[Désolé de reposer la question, mais j’avais oublié quelques détails]
Et voilà, comme chaque année, le jour fatidique du 25 décembre approche, avec son cortège de miévreries et de bon sentiments.
Chez moi, le réveillon du 24 est toujours un supplice, qui ne trouve guère de répit que pendant la messe de minuit, au cours de laquelle je bénis le tout puissant de m’accorder cette sortie de secours, pour échapper à ma famille.
Il faut dire que les membres de ma fratrie ne sont – pardonnez moi l’expression – « pas piqués des vers », et que le moindre petit repas de famille se transforme rapidement en calvaire.
Mon père, ancien militaire de carrière mis en retraite anticipée, se montre odieux avec ses enfants, et je suis devenu sa tête de turc depuis que mes soeurs se sont mariées, et que je suis donc le vilain petit canard de sa progéniture qui vient irrémédiablement seul en réunion de famille. Les allusions scabreuses vont bon train, notamment lorsque maman fait de la choucroute (c’est à dire 90 % du temps), et que mon père prend plaisir à rappeler, en mangeant sa saucisse, que la sienne aura au moins servi à repeupler la France (je vous laisse apprécier la finesse du commentaire …)
Ma mère, sexagénaire ô combien gentille mais un peu niaise sur les bords, s’est toujours montrée faible face à papa, et passe son temps à acquiescer avec une assurance feinte dès que celui-ci ouvre la bouche (tout du moins, quand ce n’est pas pour roter bruyamment).
Ma soeur ainée, Christine, reste le modèle de la famille, à qui l’on me compare sans arrêt pour me faire comprendre que mon existence est vaine et inutile. Brillante journaliste dans un hebdomadaire d’automobile, elle s’est mariée il y a 5 ans avec un courtier en bourse, et ils ont aujourd’hui 2 enfants (Maxime et Alexis) qui prennent un malin plaisir à me trouver des sobriquets toujours plus inventifs (le dernier en date étant « clafoutis », en rapport avec mes problèmes de peau. Je vous laisse, encore une fois, apprécier le niveau d’intelligence …)
Ma soeur cadette Anne-Christine, quant à elle, a également trouvé chaussure à son pied (mon père dirait : « concombre à sa motte ») depuis l’année dernière. Un temps renié par la famille pour ses problèmes d’alcoolisme et pour ses idées politiques déviantes (elle votait socialiste), elle a finalement été acueillie à bras ouverts après sa cure de désintoxication, et sa rencontre avec Marc, agent d’assurance dans les Deux-Sèvres. Ils envisagent aujourd’hui de fonder une famille, pour le plus grand bonheur de ma mère qui ne cesse de répéter, en me regardant avec un soupçon de reproche dans le fond des pupilles, qu’elle voudrait beaucoup de petits-enfants.
Bref, vous comprendrez que les repas de famille sont toujours des moments difficiles pour moi, sans compter que maman (pourtant alsacienne d’origine) cuisine plutôt mal.
Cette année, je voudrais donc échapper au réveillon de Noël en inventant une excuse plausible, mais sans pour autant les faire paniquer.
Que me conseillez-vous ?
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